Plongée à Annaba : la Méditerranée sans artifices

Vue côtière de la ville d’Annaba, idéale pour la plongée en Méditerranée

Annaba reste une destination discrète pour la plongée sous-marine. Pourtant, ses fonds regorgent de surprises. Cette ville côtière de l’est algérien offre des reliefs sous-marins encore sauvages. Rochers, tombants, épaves et faune méditerranéenne s’y mêlent dans un calme presque irréel. La plongée à Annaba séduit ceux qui cherchent l’authenticité. Ici, pas de foule ni d’industries nautiques envahissantes. Juste la Méditerranée brute, sculptée par le temps et les courants.

Ce littoral est riche d’histoire. Les anciens l’appelaient Hippo Regius. Les plongeurs eux, la surnomment parfois la “gardienne des tombants”. Ses eaux bleues cachent des sites encore préservés, accessibles à tous les niveaux, du débutant curieux au confirmé en quête de profondeur. Annaba s’impose donc comme un petit trésor à découvrir pour qui veut voir une autre facette de la Méditerranée.

Sites de plongée à Annaba

Le littoral annabien déroule une côte accidentée. Grotte, faille, pente douce ou à pic : chaque site raconte une histoire différente. Les fonds sont riches mais demandent de l’attention. Il n’est pas rare de croiser du courant, parfois soutenu. La visibilité varie selon la saison, mais elle dépasse souvent les 20 mètres l’été. Le relief rocheux abrite une biodiversité bien méditerranéenne : sars, mérous, dorades, murènes, poulpes, barracudas de passage. Et parfois une surprise. Voici trois sites emblématiques, chacun adapté à un niveau précis.

Le Jardin de Seraïdi – Niveau débutant

Situé non loin de la corniche, ce site porte bien son nom. Le Jardin de Seraïdi, c’est une succession de blocs de roche posés à faible profondeur. Entre 5 et 12 mètres, les plongeurs découvrent un patchwork de petites failles, de surplombs couverts d’algues et d’anfractuosités où se faufilent murènes et rascasses. L’endroit reste abrité du vent et les courants y sont modérés. Ce site se prête bien aux premières immersions, mais les habitués y retournent souvent. Il se révèle aussi en apnée, pour ceux qui préfèrent plonger en silence.

Les jeux de lumière en fin de matinée y sont magnifiques. En été, la transparence de l’eau laisse deviner les poissons bien avant de descendre. Même sans grande profondeur, l’exploration est complète. On y observe souvent des seiches camouflées, et parfois un jeune mérou qui a élu domicile entre deux rochers.

Les Tombants de Cap de Garde – Niveau intermédiaire

En direction du cap, au nord-est de la ville, un plateau rocheux plonge dans le bleu. Les tombants de Cap de Garde attirent les plongeurs qui cherchent du relief. Entre 15 et 30 mètres, la roche s’effondre verticalement, formant un mur couvert de vie. Le coralligène s’accroche aux parois, et les gorgones s’agitent doucement à l’abri des surplombs. En longeant le tombant, on alterne entre descentes et remontées en suivant les lignes naturelles de la falaise.

Les mérous y sont plus nombreux qu’ailleurs, souvent bien cachés. Les congres sortent le soir, mais quelques individus curieux se laissent entrevoir dès la fin d’après-midi. Parfois, une raie passe au pied du tombant, furtive. Ce site offre une diversité rare, tout en restant accessible. Il demande une bonne gestion de la flottabilité, car le courant peut surprendre en bout de plateau.

L’Épave du Trawler – Niveau confirmé

Peu connu du grand public, ce chalutier repose par 38 mètres de fond, à quelques encablures de la côte. L’épave du trawler a coulé dans les années 1990. Elle est restée entière, posée sur le flanc, colonisée lentement par la vie. On y accède après un mouillage précis, et la descente se fait rapidement. La visibilité y est souvent bonne, mais la profondeur impose rigueur et concentration.

Le pont s’ouvre sur une timonerie encore en bon état. Les structures métalliques sont envahies de petits bancs de castagnoles. Les plus chanceux croisent un banc de barracudas en pleine eau. La coque abrite rascasses, mostelles et crustacés bien cachés. Ce site demande un niveau confirmé et une planification sérieuse, mais il offre une plongée mémorable à qui prend le temps de l’observer.

Rejoindre Annaba pour plonger

Annaba se trouve à l’est de l’Algérie, à proximité de la frontière tunisienne. Elle est accessible par avion depuis Alger ou certaines grandes villes européennes, notamment Marseille. L’aéroport Rabah-Bitat est situé à une dizaine de kilomètres du centre-ville. De là, les clubs de plongée organisent souvent des transferts, ou proposent des rendez-vous directement sur le port.

Par la route, plusieurs bus assurent la liaison avec Constantine et Skikda. Il est aussi possible de venir en voiture, mais les axes secondaires demandent parfois patience et prudence. Le port d’Annaba, anciennement Bône, reste un point de départ stratégique pour les sorties plongée.

Meilleure période pour plonger à Annaba

La saison idéale s’étale de juin à octobre. Durant ces mois, la mer est calme, la température de l’eau dépasse les 24°C et la visibilité est excellente. L’automne reste agréable pour plonger, bien que plus variable en météo. En avril et mai, les conditions commencent à s’améliorer, mais l’eau reste fraîche pour de longues immersions.

L’hiver, bien que plus capricieux, permet parfois de plonger en combinaison étanche, surtout pour les passionnés de solitude et d’ambiance minérale. La vie marine y est différente, plus discrète, mais les tombants prennent une autre dimension sous cette lumière plus douce.

L’ambiance de la ville et des plongeurs

Annaba n’est pas qu’un port. C’est une ville vivante, rythmée par la mer, l’histoire et les rencontres. Le centre mêle architecture ottomane, rues coloniales et quartiers modernes. Le soir, les terrasses s’animent, les senteurs de grillades se mêlent aux embruns. Les plongeurs aiment s’y retrouver pour partager leurs sorties, souvent autour d’un thé ou d’un café, face au port.

Le rythme de vie est simple. Les clubs privilégient des sorties en petit groupe, parfois même en privé. Il règne un esprit de camaraderie et d’échange, loin des circuits standardisés. Ici, les gens prennent le temps. Les discussions tournent souvent autour des conditions du jour, des sites peu connus, ou du mérou qui s’est enfin laissé approcher.

Le club de plongée Annaba Sub, installé non loin du cap de Garde, reste une référence locale. Dirigé par une équipe passionnée, il propose des sorties sur les principaux sites de la région. L’ambiance y est conviviale, mais le sérieux reste au rendez-vous. Le matériel est bien entretenu, les briefings clairs et adaptés au niveau des plongeurs. Le club propose aussi des formations, jusqu’au niveau Divemaster. Il privilégie les départs matinaux pour profiter des meilleures conditions.

Pour l’hébergement, l’hôtel Sabri est souvent recommandé. Situé sur la corniche, il offre une vue directe sur la mer. Les chambres sont confortables, certaines avec balcon. Le lieu est calme, bien situé pour accéder rapidement aux points de départ plongée. Les plongeurs apprécient particulièrement son emplacement et son rapport qualité-prix. Après une journée sous l’eau, se détendre face à la mer y devient un rituel.

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